26 mars 2009

Une semaine dans la vie de... Partie 1

Préambule (ou fin de la semaine précédente)
Ah, quelle semaine!!! J’avais d’abord accepté un voyage pour Bondsville, MA. Ce canton est situé au nord-est de Springfield. Mon chargement étant à notre cours de Montréal-Est, pas trop loin du stationnement où je laisse mon camion pendant mes congés. Les courts voyages se font de plus en plus courant. Il s’agit d’un changement dont nos chauffeurs ne veulent pas tous entendre parler. Espérons que ce ne sera que temporaire, et qu’une certaine normalité, que nous connaissions depuis un bon moment, reviendra un jour.

Tout juste arrivé à ma remorque, le téléphone sonna : c’était Cynthia, notre répartitrice de fin de semaine.
- Où est-ce que je te faxe tes papiers?
- Ben, au Pétro-Can à Ville d’Anjou.
- Ok. Je le fais maintenant.
Je me demande si elle a le numéro, parce que moi je ne le sais pas, et ce n’est pas vraiment l’endroit pour y laisser trainer un fax pendant plus d’une minute! Ils sont déjà « inque juste » pour te le remettre directement. Mais bon, le samedi, le bureau n’est ouvert que le matin, pour accommoder (parfois, le matin déborde un peu en après-midi, mais il ne faut pas s’y fier).

Alors que je termine la manœuvre pour m’accoupler (n’allez pas penser croche, mes coquins!), le téléphone sonne à nouveau : encore Cynthia! Je suis sur qu’elle me dira qu’elle n’a pas CE numéro. Il n’y a que moi qui me fais envoyer des documents à cet endroit.
- As-tu le numéro, parce que celui-là, je ne l’ai pas?
- Ben, je vais y être dans quinze minutes, alors je te rappelle de là.
- Ok, à tantôt.
En peu de temps, j’avais mes papiers, et j’étais prêt à partir. Mais j’étais en avance, alors je stationnai mon camion, et parti avec mes deux amours pour la fête de Sarah.

Jour 0
Nous avons fait un souper d’anniversaire pour Sarah et Brandon (mon neveu) qui ont eu leurs anniversaires pendant le temps des fêtes. Comme ça, ça fait deux Noël, un Jour de l’An, et deux ou trois anniversaires, selon les années. C’est la vie d’une famille montréalo-saguenéenne!

En après-midi, nous sommes allé, nous trois, deux amies de Sarah et parrain, à la piscine municipale de Montréal (dans l’est, ne me demandez pas où!!!). La « trallée » à Dora n’a pas suivi… Ce sera pour une autre fois. Cette piscine a une « plage », une section « pas creux » pour nager, une section « creux » pour plonger et où il y a une glissade « normale », et même une section avec deux glissades d’eau, comme à Valcartier là, genre… Vraiment, une adresse à conserver. Et pour les résidants de Montréal, c’est gratuit en plus (ben, vous payez ça a’ec vos taxes).

Après s’être si bien amusé, nous nous sommes rendus chez Méo (le beau-père) où la fête avait lieu. Souper spaghat et gâteau immense ont précédés quelques cadeaux pour les fêtés. Les deux ti-pouts furent bien content des présents reçus. Et nous, parents, découragés un peu par la quantité… à trois semaines de Noël!

Une fois bien amusés, rassasiés, gâtés et repus, nous sommes retournés à la maison. Après avoir laissé les amies chez elles (Mélissa, leur maman, avait hâte qu’on arrive!), nous sommes finalement rentrés chez nous peu après minuit!!! Ça c’est du party d’fête…

Jour 1
Le lendemain, en après-midi, nous nous sommes approchés du camion. Après s’être déniché un endroit pour souper, et avoir consommé ledit souper en famille, mon congé s’était envolé. J’ai donc retrouvé mon camion, ainsi que la remorque que j’avais déjà préparé.

Dès mon départ, chose plutôt rare, je savais que j’allais à Bondsville, et qu’ensuite je ramasserais « près de Boston » du papier destiné à être recyclé (en jargon : de la « waste ») que j’irais porter moi-même à Hébertville-Station, au Lac Saint-Jean. Il y a longtemps que je ne suis pas allé au Lac en camion… presque depuis qu’une autre compagnie y va pour nous, la plupart du temps.

J’ai traversé la douane à Champlain, NY. Il n’y avait personne, bien que j’étais un dimanche soir, juste après souper, à l’heure de pointe habituelle pour cette douane. Il y avait plus de quad que de camions chez Freddy (bon, je crois que le nom est maintenant le Relais de la 6; c’est aussi maintenant là que le Cardlock Esso a ré-ouvert, après être disparu d’à côté de l’Hôtel, à la sortie 1!), où je me suis ramassé un traditionnel café. Une fois terminé les formalités douanières, visite aux rayons X incluse, j’ai roulé sur la US-11, la US-2 et la VT-78, pour aller rejoindre l’autoroute I-89, qui me mènerait jusqu’à l’I-91. Beau chemin, autour et au-dessus du Lac Champlain, à revoir en touriste un beau jour. Et Caro qui s’ennuie justement de ses ailes de poulet…

Jour 2
J’ai eu un tantinet de mal à trouver mon client à Bondsville, MA. Le parc industriel y est drôlement fait, et on y a accès par deux rues, qui ne communiquent pas entre elles. Et en plus l’une d’elle traverse un quartier résidentiel! Ouf. Mais un jour, j’ai fini par atteindre mon client. Peu de temps après moi, un confrère (nouveau) arriva, lui aussi avec un Western Star : un peu plus récent que le mien, avec un glouton moteur Détroit. Il me raconta ses petites misères de camions. Mausus, on n’a plus les Wes’ qu’on avait. Daimler est en train de sortir lentement tout ce qui faisait d’un Wes’ un Wes’… J’veux un Kenworth…  Ok, un Peterbilt pourrait faire le travail mais, dû à d’où l’on vient (là où TJB tirait jadis, qui eux ont des Peete…), je suis persuadé qu’on n’en verra jamais!

Vide en peu de temps, on m’assigna, comme prévu, un chargement de « waste » à cueillir à Billerica, MA. Ce village est une banlieue au nord de Boston, à l’intérieur de la I-495, la route qui ceinture l’agglomération. Près de Lowell, patrie de Jack Kérouac… On the road again, chanson de Richard Séguin, parle de ce coin là… Il faudrait bien que je lise ce bouquin un jour. Ça et Volkswagen Blues, du même acabit, plus récent.

Après un bout sur l’autoroute à péage (bienvenue dans l’est), je suis sorti pour monter vers le nord, puis l’est. Je suis passé par Worcester, la ville au nom tout aussi imprononçable que la sauce (Worcestershire!). Comme un sympathique monsieur nous avait expliqué dans mon ancienne vie, les deux se prononcent de la même façon…

Arrive la US-3 que je prends vers le sud le temps de deux sorties. Sors ici, à droite trois fois, j’avance de plus en plus profondément dans le quartier industriel. Devant moi, quatre camions sont stationnés dans la rue, « là où ils ne devraient pas ». Selon les adresses, je suis persuadé qu’ils attendent pour charger au même endroit que moi. Je me range donc derrière eux, et je pars à pied. Arrivant devant l’entrée de la cour où je devrais aller, un chauffeur américain qui attend lui aussi devant moi vient à ma rencontre.

Il m’explique en même temps que je constate les dégâts : un chauffeur québécois qui était chargé a roulé sur le rebord de la balance et, catastrophe, les roues de la remorque ont glissé à côté de la plaque. Comme souvent dans des cours non-asphaltées, la balance est surélevée à environ trente centimètres du sol. Incapable ni d’avancer, ni plus de reculer, deux (oui oui, deux!!!) remorques (mot saguenéen pour dépanneuse!) pour camions furent nécessaire afin de le sortir de là. Une dépanneuse accrocha et souleva la remorque mal en point, et l’autre, de côté, tira la remorque pour la ramener sur la plaque. Ouf!

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